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HISTOIRE DES COMORES

Les différentes îles des Comores ont suivit une histoire très voisine sans être pour autant commune. C'est la France, puissance coloniale qui unie administrativement les îles. L'histoire des îles se sépare à nouveaux après 1976, après la formation de la République Fédérale Islamique des Comores et le maintien de Mayotte sous administration française.

 

La période coloniale

À partir de 1912, l’archipel cesse d’intéresser les autorités françaises, et les conséquences de ces politiques de l’oubli – accumulées dans tous les domaines – restent sensibles aujourd’hui.

À partir de 1946, les Comores sont détachées de Madagascar et représentées directement au Parlement français. Le Conseil général devient en 1952 l’Assemblée territoriale avec pouvoir délibératif sur les questions non politiques. La loi-cadre Defferre de 1956 institue un collège électoral unique (Français et musulmans) qui élit une assemblée territoriale siégeant à Moroni, tandis que le Conseil de gouvernement (élu par l’Assemblée) se réunit à Dzaoudzi (Mayotte). Un régime d’autonomie interne, mis en place en 1961 et élargi en 1968, doit préparer une transition harmonieuse vers l’indépendance. Mais la vie politique comorienne – dominée jusqu’en 1970 par Saïd Mohamed Cheikh, fondateur du " parti vert " – reste très conservatrice et ménage à la fois les hiérarchies féodales et les intérêts coloniaux.

L’indépendance

L’exécutif français s’était engagé à ce que l’indépendance intervienne " dans le respect de l’unité de l’archipel " et tous les discours comoriens soulignaient qu’elle devait se produire " dans l’amitié et la coopération avec la France ". Le résultat global du référendum du 22 décembre 1974 donne 95% de " oui " à l’indépendance, les " non " ne l’emportant – par 60% des suffrages – que dans la seule île de Mayotte. Le Parlement français, sur proposition du groupe R.P.R.

(sans doute mû en partie par des considérations de politique intérieure métropolitaine), refuse d’entériner ce résultat et, par la loi du 3 juillet 1975, soumet la reconnaissance de l’indépendance à l’adoption préalable d’une constitution île par île. Craignant d’être débordé par l’opinion comorienne, le président du gouvernement, Ahmed Abdallah, proclame unilatéralement, le 6 juillet, l’indépendance des Comores, dont il devient le premier chef d’État. Ce faisant, il apporte une victoire inespérée au Mouvement mahorais qui proclame sa volonté de rester dans le cadre de la légalité française.

Le 3 août 1975, un coup d’État porte au pouvoir le prince Jaffar, l’organisateur réel, Ali Soilih, restant au second plan. Le 21 septembre, les mapindouzi (" révolutionnaires "), encadrés par six mercenaires dont Bob Denard, prennent le contrôle d’Anjouan, capturant Ahmed Abdallah qui sera autorisé, quelques mois plus tard, à quitter les Comores.

La tentative révolutionnaire d’Ali Soilih

Le 2 janvier 1976, Ali Soilih remplace le prince Jaffar à la tête du pays. Il entreprend de consolider l’État : création d’une armée, organisation d’une diplomatie conduite par Mouzaoir Abdallah et orientée vers la recherche d’aides extérieures destinées à combler les vides laissés par le retrait français. Le nouveau président encourage les lycéens, laissés à la rue par la fermeture de leurs établissement, à s’organiser en comités pour lutter contre les traditions les plus paralysantes : dépenses ostentatoires des grands mariages et des funérailles, " superstition et charlatanisme ", port du voile. Ces comités suscitent, par leurs excès, l’animosité de l’ensemble de la population, et cette effervescence sociale n’est malheureusement pas contrebalancée par une amélioration sensible en matière économique, exception faite d’importations massives de viande vendue à un prix subventionné. Deux événements viennent noircir le tableau : le massacre, à Majunga (Madagascar), du 20 au 22 décembre 1976, de plus d’un millier de Comoriens impose le rapatriement de dix-sept mille survivants ; puis une coulée de lave, le 5 avril 1977, engloutit le village de Singani à 20 kilomètres au sud de la capitale. Décidé malgré tout à parachever l’action des comités contre les notables, Ali Soilih prononce le 12 avril la dissolution de l’administration, tous les fonctionnaires étant licenciés et les " paperasses " brûlées. Moins de deux mois après ce geste théâtral, les Comores sont dotées d’une nouvelle Constitution ; d’une administration " légère ", décentralisée, reprenant les meilleurs éléments de l’ancienne, et de six sociétés d’économie mixte pour les secteurs clés. Mais cette façon de " faire table rase " finit d’accréditer à l’extérieur l’image d’un régime anarchique et tarit le flux, déjà réduit, des aides internationales. Celles-ci vont faire cruellement défaut pour mener à terme des programmes économiques entrepris sans attendre les financements extérieurs : développement de la culture du maïs hybride, culture associée vanille girofle bananier, modernisation de la pêche. La construction des bâtiments des moudiria (surdimensionnés), qui doivent être les bases régionales de l’administration décentralisée et les pôles du développement, n’en finit pas, drainant toutes les ressources publiques ; les fonctionnaires ne sont payés qu’avec plusieurs semaines de retard. Le mécontentement causé par ces difficultés financières est aggravé par des retards dans les importations de riz (aliment de base d’un bon nombre de Comoriens) et par de nouvelles campagnes du pouvoir populaire pour neutraliser les foyers d’opposition que constituent les mosquées. L’armée doit reprendre le contrôle de Mohéli le 28 décembre 1977 et fait plusieurs morts et de nombreux blessés à Iconi le 17 mars 1978. Le régime s’use : un référendum, organisé en octobre 1977, ne donne que 55 p. 100 de voix en faveur du maintien d’Ali Soilih au pouvoir.

 

La restauration des mercenaires

Dans la nuit du 12 au 13 mai 1978, un commando de cinquante mercenaires européens, conduits par le " colonel " Bob Denard, capture Ali Soilih, disperse l’" armée populaire " et prend le contrôle du pays, préparant le retour d’Ahmed Abdallah (21 mai), suivi de l’assassinat d’Ali Soilih (28 mai). Trait classique du retour des émigrés, le nouveau régime, accueilli dans la liesse, rejette en bloc ce qui avait été mis en place par le précédent : le drapeau, l’hymne national, l’administration décentralisée, l’alphabétisation en comorien, les programmes agricoles, le plan intérimaire de cinq ans...

Bob Denard, comorianisé sous le nom de Moustapha Mhadjou, fait partie du directoire politico-militaire qui dirige le pays jusqu’au 22 juillet, date à laquelle il doit s’effacer, conservant le titre, plus discret, de commandant en chef des forces de sécurité. Le 1er octobre, un référendum constitutionnel crée une République fédérale et islamique et, le 23 octobre, Ahmed Abdallah, candidat unique, est élu président avec plus de 99 p. 100 des suffrages. Le 10 novembre 1978, cinq accords de coopération économique et militaire sont signés entre Paris et Moroni. Des mercenaires encadrent toujours la garde présidentielle, la " G.P. ", le reste de l’armée étant désormais encadré par des militaires français en échange de facilités navales. D’autres mercenaires se sont octroyé la majorité des biens des sociétés d’économie mixte et partagent avec le président les opérations les plus profitables d’import-export.

Le régime d’Ahmed Abdallah

De 1978 à 1988, Ahmed Abdallah exerce un pouvoir de plus en plus autocratique, profitant des divisions de l’opposition et solidement soutenu par le pouvoir des mercenaires (la " G.P. " du commandant Charles).

De nombreuses tentatives de coup d’État, civiles ou militaires, émaillent cette décennie : 14 février 1981, 8 mars 1985, 30 novembre 1987. Réprimées brutalement, elles alternent avec les succès électoraux d’Ahmed Abdallah et de son parti, qui attestent le contrôle parfait de l’administration sur les opérations électorales : réélection présidentielle le 30 septembre 1984, avec 99 p. 100 des suffrages, victoire du Parti bleu, le 22 mars 1987, qui remporte la totalité des sièges à l’Assemblée fédérale.

Ces succès s’accompagnent de renforcements des pouvoirs présidentiels : révision constitutionnelle du 24 octobre 1982, puis cumul par le président, à partir du 31 décembre 1985, des fonctions de président et de celles de Premier ministre, ce qui permet d’écarter du pouvoir Ali Mroudjaé, devenu un peu trop critique, et de " mettre sur un pied d’égalité " (selon un mot du président) celui-ci et les deux autres successeurs potentiels les plus en vue, Mohamed Taki et Mouzaoir Abdallah.

L’Afrique du Sud appuie les mercenaires qui soutiennent Ahmed Abdallah. Mais, en 1990, le président De Klerk, dans le cadre de sa politique de normalisation, fait couper les subventions aux mercenaires des Comores. Ces derniers en viennent à assassiner le président Abdallah, le 26 novembre 1989, dans des circonstances confuses (négociation orageuse ou manœuvre d’intimidation qui tourne mal ?). Devant la réprobation internationale qui s’ensuit et après un déploiement des forces navales françaises, l’armée française finit par prendre la relève des mercenaires. En 1991, c’est le candidat du parti vert Saïd Mohamed Djohar qui est élu. Le régime demeure démocratique mais s’accommode de la persistance d’une corruption généralisée. En 1995 Djohar est renversé par le retour de mercenaire. La France intervient pour évincer les mercenaires quelques plus tard. Des élections portent Mohamed Taki Abdoul Karim  au pouvoir. Il décèdera en 1998. Tadjidine Ben Masonde assurera l'intérim jusqu'en avril 1999 ou il est renversé par un coup d'état qui porte a la tête du pays le Colonel Azali.

Anjouan

 

En 1997, Anjouan et Mohéli proclament unilatéralement leur indépendance de la RFI des Comores. Cette tentative de sécession entraîne un embargo mené par la RFIC et l'OUA (qui s'avère par la suite dramatique pour la population).

Dans la foulée, l'île demande aussi son rattachement politique à la France. Ainsi, le drapeau tricolore est hissé et la Marseillaise chantée.

Image:Anjouanflag.png Le drapeau Anjouan

La France par l'intermédiaire de Jacques Chirac ne tient pas compte de cette revendication. On peut citer comme explications le fait que la France ne souhaite pas refroidir ses relations avec la RFIC ou l'OUA, et ne veut pas non plus d'une situation comparable à celle de Mayotte sous perfusion financière. Pour anecdote, en France, le Front national se prononce alors pour la réintégration de l'île à la métropole.

Le pouvoir sur l'île passe aux mains d'un triumvirat présidé par le Foundi (Le Maître) Abdallah Ibrahim, non francophone, âgé de 80 ans, Said Abeid Abdérémane, coordinateur national, et Mohamed Bacar.

Le pouvoir central cherche alors à retrouver son autorité par la force mais échoue. Quand le président Mohamed Taki Abdul Karim de la RFIC décède, la fédération reste dans un vide constitutionnel impropre à toute réconciliation.

Alors qu'en 1998, sous l'égide de l'OUA, Mohéli accepte de nouveau l'autorité de Moroni, Anjouan refuse toujours.

En 1999, Abdallah Ibrahim, résigné, confie le pouvoir à Abeid, le Coordinateur National. Le 9 août 2001, Abeid est écarté par un coup d'état de la gendarmerie au profit de Bacar.

Bacar entame alors un long processus politique de réconciliation avec Azali Assoumani après la prise de pouvoir de celui-ci en Grande Comores afin de créer une nouvelle entité, l'Union des Comores, où les îles bénéficient d'une très large autonomie. Bacar échappera à plusieurs coups d'état dont un mené par Abeid.

Chaque année de nombreux Comoriens d'Anjouan et Mohéli tentent, dans une certaine indifférence internationale, de rejoindre Mayotte dans des embarcations de fortune, ce qui entraîne au passage le décès de nombreux naufragés. On peut expliquer ce changement d'opinion des Comoriens par la grande misère que traversent leurs îles et par la situation enviée de la petite voisine mahoraise.

De son côté, Mayotte accueille malgré tous les exilés, même si elle voit sa population croître très rapidement, ce qui peut causer des problèmes démographiques évidents pour l'avenir et la stabilité économique de l'île où le contrôle des naissances se heurte aux tabous d'une population très majoritairement musulmane.

Aussi, la France souhaite le rétablissement de la paix civile à Anjouan, afin de faciliter le retour rapide des exilés. L'Union des Comores reste encore fragile, mais aussi bien la France, que la nouvelle Union Africaine et les populations de Mayotte et Anjouan espèrent une normalisation de la situation.

Domoni

 

Seconde ville d'Anjouan par sa population et éternelle rivale de la capitale Mutsamudu, Domoni, au passé historique somptueux, est réputée pour son artisanat (sculpture sur bois, poupées anjouanaises traditionnelles...). Les minarets des nombreuses mosquées hérissent la vieille ville où la moindre venelle peut receler des trésors d'architecture.

Ahmed Abdallah Abdérémane

Ahmed Abdallah est né le 12 juin 1919 Domoni (île d’Anjouan Comores). Son père était notable commerçant planteur établi à Domoni et à Mustamudu.

Après avoir fréquenté l’école primaire de Sima à Anjouan, le jeune Ahmed Abdallah a été reçu au concours d’entrée à l’Ecole Régionale de Majunga. Il ne reste que trois années dans cet établissement pour, en 1940, s’associer à l’entreprise familiale à Domoni.

Garçon dynamique, plutôt turbulent il s’intéresse à tout et st déjà attiré dès son jeune âge par les affaires politiques. Il a même quelques légers démêlés avec l’Administration française locale et coloniale de l’époque au sujet de question agraire concernant son île natale (1942-1945).

En 1945, il participe avec enthousiasme à la campagne électorale du Docteur Said Mohamed Cheikh, candidat député à l’assemblée Constituante. Aux Comores, contrairement aux autres colonies où il existe le double collège, c’est-à-dire où les autochtones et les métropolitains votent séparément, il y a le collège, unique, et l’adversaire du Docteur Said Mohamed Cheikh n’est autre que le Président Directeur Général de la société Coloniale de Bambao, la plus importante Société Commerciale et Agricole établie dans l’Archipel.

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